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La 4e Révolution Industrielle mais pour qui ? Featured

14 May 2017
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De nos jours, on dit beaucoup de choses sur la 4e Révolution Industrielle. Au cours des deux derniers siècles, le monde a traversé trois révolutions industrielles. La première révolution industrielle a débuté en Angleterre à la fin du 18e siècle, avec l’utilisation de la force de l’eau et de la vapeur dans le but de mécaniser la production. La seconde révolution fit son arrivée au début du 20e siècle lorsque Henry Ford a maîtrisé la ligne d’assemblage en mouvement et introduit l’âge de la production de masse.

Ces deux révolutions industrielles ont créé une richesse telle que l’histoire n’a jamais connu et ont rendu les gens plus riches et plus urbains. En réalité, nous assistons à une troisième révolution avec l’utilisation de l’électronique et des technologies de l’information pour automatiser la production.

Le monde attend maintenant avec impatience la quatrième. Selon le Forum Économique Mondial, la quatrième révolution industrielle se construit sur la troisième, la révolution digitale qui s’est produite depuis le milieu du siècle dernier. Elle est caractérisée par une fusion des technologies qui brouille les lignes entre le physique, le digital et les sphères biologiques. Encore selon le Forum Économique Mondial il y a trois raisons pour lesquelles les transformations d’aujourd’hui ne représentent pas seulement une prolongation de la troisième révolution mais plutôt l’arrivée d’une quatrième, distincte : la vitesse, la portée et l’impact des systèmes.

 

 

La vitesse des percées actuelles n’a aucun précédent historique. Comparée aux précédentes révolutions industrielles, la quatrième évolue à un rythme exponentiel plutôt que linéaire. De plus, elle perturbe presque toutes les industries dans tous les pays. Et la largeur et la profondeur de ces changements annoncent la transformation de systèmes entiers de production, de gestion et de gouvernance.

En réalité, c’est l’évolution qui est intéressante car en fait les économistes ont dû apprendre pendant des décennies comment intégrer de nouveaux éléments à chaque stade dans le but d’accroître le “bien être social”. Par exemple, la nouvelle théorie classique s’est focalisée sur la réalisation de l’efficacité, la pensée maximisant le profit. La croissance économique fut le sommet de ses objectifs jusqu’à ce que les économistes découvrent l’importance d’inclure une autre dimension dans le but d’atteindre une répartition plus égale de la richesse et du revenu car la réalisation de la croissance économique en soi, bien que essentielle, n’est pas suffisante parce qu’elle ne signifie pas nécessairement un “bien-être social” plus élevé.

Malheureusement, l’avidité et l’usage excessif des ressources pour satisfaire les besoins illimités de l’homme ont mené à de sérieux dommages à l’environnement; déversements de pétrole, désertification, pollution de l’air, disparition des espèces ainsi que le problème le plus grave du réchauffement climatique. Ces phénomènes furent identifiés par les économistes comme étant la conséquence directe de la "tragédie des biens communs". Les économistes s’accordent sur la nécessité d’adopter un schéma de développement durable, les dimensions économiques, sociales et environnementales vont de pair.

Mais encore une fois cela ne suffit plus car concilier tous les objectifs et vivre en harmonie au sein d’un environnement sain doit inclure le côté éthique. Les voix qui s’élèvent actuellement font valoir le besoin de prendre en compte les aspects éthiques des activités économiques. En effet, la tendance économique actuelle qui nourrit l’émergence de la soi-disant quatrième révolution industrielle qui affectera tous les aspects de notre vie, notamment en raison de la connaissance technologique et de la prépondérance du rôle des machines dans nos vies en particulier les robots, ne laisse aucun doute sur le besoin de déterminer un cadre éthique à notre économie et nos activités industrielles.

 

 

Récemment, l’Hebdo Magazine a publié un article dédié au rôle grandissant de Google, Facebook, Apple et  d’autres entreprises “du savoir” de notre vie, intitulé “Le monde selon Google et Facebook” qui a principalement mis en lumière le rôle de l'algorithme dans notre vie considéré comme le maître de la 4e révolution industrielle, avec cette principale question “Livrent-ils avec eux la promesse d’un monde meilleur au sein duquel les robots libéreront les homme du travail ?”. Ces algorithmes produisent des mondes qui dépendent de la vision de ceux qui les ont créés, c’est à dire la Silicon Valley, même s’ils sont un outil qui répond à leurs objectifs. Les algorithmes sont même considérés comme un facteur important dans le secteur politique.

La victoire de Donald Trump est considérée comme un bon exemple en la matière. Les algorithmes sont pris comme coupables depuis qu’ils ont créé un environnement biaisé où l’information fut donnée aux utilisateurs en fonction de leurs préférences, ce qui les prive de l’entièreté de l’image. Hebdo conclut son article en affirmant que “l’issue du débat n’est pas technique mais plutôt à la fois éthique, politique, économique et philosophique.

En considérant que la 4e révolution industrielle ouvre notre esprit à l’imagination, cette dernière serait la clé d’une telle révolution si la machine était notre “esclave”, capable d’exécuter nos ordres. Alors cette révolution aiderait le producteur à en savoir davantage sur la demande des consommateurs, ou inversement les consommateurs auraient-ils des informations complètes sur le type de produits, sur les prix, les composants comme les aspects éthiques du processus de production en un clic sur le code-barres.

Il n’y a donc pas de bonne ou de mauvaise technologie, la question devrait-être comment pouvons-nous gérer cette révolution dans le bons sens afin de répondre à nos besoin et d’atteindre le bien-être social. En réalité, pour répondre à cette question, nous devons être capable de choisir quoi produire, comment et par qui, et comment pouvons-nous partager la richesse générée par cette méthode révolutionnaire de production.

Si cette révolution attribuait des rôles aux machines et aux systèmes électroniques dans le but de faciliter la production et la distribution, le contrôle de la qualité et l'efficacité, alors les hommes pourraient-ils enfin être libres du travail ? Ou cela serait-il un outil puissant vers une dictature de la machine sur les humains ?

A première vue, cela  ne signifie pas que l’humanité n’aura rien à faire mais elle pourra attribuer plus de temps à des activités plus fondamentales de l’être humain qui distinguent la machine des humains ; comme passer du temps avec la famille et les amis, la méditation ou la réflexion.

En réalité, j’ai été inspiré d’une histoire que j’ai entendue à propos d’un chauffeur de taxi à Londres, qui a été confronté à la question du danger des nouvelles technologies dans son travail. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait qu’il devrait trouver un autre emploi si un robot pouvait être introduit dans le secteur des taxis, sa réponse fut “alors je m’occuperai de mes parents”. Une réponse très simple pour une question très complexe. Mais cette réponse instinctive pourrait, en réalité, être la bonne. Si les machines pouvaient intervenir dans les emplois exécutifs, alors quel travail serait meilleur que le fait d’être un humain puisque le robot n’est qu’une machine, incapable de qualités humaines fondamentales telles que l’émotion et l’empathie.

Bien qu’avec la révolution digitale actuelle, qui a permis à la 4e révolution industrielle d’être inclusive, j’ai bien peur que rien ne change en termes de leadership. Car nous avons besoin d’inclure les micro-organismes, principalement les petites et moyennes entreprises tout autant que les consommateurs et les particuliers, dans le processus afin d’avoir un rôle dans la refonte de l’économie. Notre vie quotidienne est déjà construite autour du modèle actuel où les multinationales et les grandes entreprises font ce genre de manœuvres.

Avec une telle révolution, nous avons besoin de renforcer la dimension éthique en lien avec la croissance économique et le développement durable, ce qui restaurera à terme la dignité de l’homme en tant que maître de la machine et non pas l’inverse.

 

Last modified on Sunday, 28 June 2020 16:25
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