fbpx
Admin SAE

Admin SAE

Propos recueillis par Ayman Abualkhair

 

Solstis, bureau d'étude, de réalisation et de commercialisation de l'énergie voltaïque, est l'une des entreprises les plus pointues en matière d'énergie solaire en Suisse. Elle a largement contribué au développement du marché dans le pays. Aujourd'hui, elle apporte son expertise et ses services aux marchés d'Afrique du Nord et du Moyen Orient. Rencontre avec Jacques Bonvin, co-fondateur.                                           

Solstis est née en 1996, de l'association de deux chercheurs au laboratoire de l’Energie Solaire et de Physique du Bâtiment de l'EPFL, Jacques Bonvin et Pascal Voltaire. Alors chargés de l’installation de panneaux photovoltaïques sur les immeubles de l'EPFL, les deux ingénieurs travaillent sur un système qui permettrait une intégration "esthétique" des panneaux solaires, perçus de manière plutôt négative à l'époque. Comme de coutume dans le monde académique, leurs travaux ont donné lieu à diverses publications. Mais c'est pour répondre aux besoins similaires d'autres sociétés que les deux compères décident d'acheter les droits de développement de ces systèmes, et de créer leur propre entreprise d'étude pour assurer la commercialisation des panneaux photovoltaïques. L’EPFL a soutenu les deux associés en leur permettant de développer leurs prestations tout en conservant un emploi à mi-temps en tant que chercheurs. Mandatée ensuite par la Confédération pour assurer le développement de ce type d’énergie en Suisse romande dès l'apparition des bourses solaires dans les années 2000, Solstis a pu rapidement élargir sa clientèle et développer son expertise. Aujourd'hui, la société emploie 45 employés fixes et 15 temporaires, sert de nombreux clients en Suisse comme en Allemagne, et bientôt au Moyen orient et en Afrique du Nord, pour un chiffre d’affaire annuel de 30 millions de francs.

 

A.A.: Quelle est la place de la Suisse dans l’industrie photovoltaïque ?

J.B: Jusqu'en 2000, la Suisse était le numéro un mondial de l’énergie photovoltaïque, avec le plus mètres carrés posés par habitant. Notre société a d'ailleurs joué un rôle clé dans la création du marché photovoltaïque helvétique! Le cadre législatif a largement conditionné ce résultat, notamment en raison du vote populaire de 1999 imposant un moratoire sur le nucléaire pour 10 ans. Les investissements ont été gelés, mais la recherche dans le domaine des énergies renouvelables a parallèlement été favorisée: les contributions suisses étaient très attendues lors des symposiums internationaux. L'Allemagne a rapidement suivi avec une loi appelée "Aparei Energie Gezeit" (AEG), introduisant le fameux « Feed-in-Tarif», c'est-à-dire un prix d’achat fixe pour l’énergie renouvelable garanti sur une certaine période, afin d’encourager les fournisseurs à produire. Cette mesure s'inspirait initialement d'une initiative suisse introduite à Burgdorf, près de Berne, en 1992 (le Burgdorf Model, à 1.20 CHF/ kWh). Mais suite au refus populaire de généraliser la règle à tout le pays, la Suisse s'est finalement laissée devancer par l’Allemagne!

 

A.A.: Quelles sont les prestations fournies par Solstis exactement?

J.B.: Solstis fournit pratiquement l'ensemble des services dans la chaine de production d'énergie photovoltaïque. Cela va de la fabrication des cellules et des modules, à l’installation, au financement et à l’exploitation des centrales, en passant par l’extraction de En Suisse, nous assurons l'installation de projets allant de 10 à 10'000 m2, au niveau international les projets sont toujours d'envergure. L'activité principale de la société reste cependant la distribution, grâce aux vastes réseaux qu’elle possède en Suisse et en France, surtout depuis le moratoire nucléaire de 2006. Sans surprise, pour la fabrication des panneaux, les chinois qui détiennent la grande part du marché, avec un produit sur dix qui vient de la Chine, en raison des coûts de production et des prix donc, dix fois moins chers. Mais ceci vaut plutôt pour les grosses centrales, car les particuliers, eux, préfèrent les produits suisses ou européens, dont la qualité est plus constante. Nous utilisons le cristalline -mono ou poli- à base de silicium, qui représente actuellement près de 95% du marché. Il existe bien une technologie alternative dite "couche mince" sur le marché suisse, mais son rendement est deux fois inférieur au cristalline. Pour équiper une maison familiale de cette technologie raffinée, il faut compter entre 10 et 15'000 francs suisses.

 

A.A.: Vous offrez maintenant vos services en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Quelles sont vos prestations sur ces marchés?

J.B.: Solstis était principalement active en Suisse et en Allemagne, mais depuis deux ans, nous avons souhaité diversifier nos investissements et avons étendu nos activités au Moyen orient et en Afrique du Nord. Sur la base de notre réseau personnel, assez fourni, nous avons déjà réalisé plusieurs projets au Liban, au Soudan, au Kuwait, et venons d'ouvrir « Solstis Tunisie » à Tunis. Dans les pays arabes, nous n'employons pas un modèle rigide mais restons ouverts à toutes propositions. Vu l'étendue de nos services, distribution, engineering et financement de projets, nous sommes en mesure d'apporter notre expertise et notre savoir-faire pour toutes les phases de projets photovoltaïques, qu'il s'agisse d'analyser les besoins et effectuer les calculs, de planifier la réalisation d'installation, ou simplement de livrer des matériaux.

 

A.A.: Comment voyez-vous l’avenir de l’énergie photovoltaïque dans le monde Arabe?

J.B.: Solstis travaille depuis deux dans le monde arabe, avec de grands projets qui ont pour objectif d’injecter le courant vert dans les réseaux. Nous observons une prise de conscience très rapide quant au fait que l'on peut plus imaginer extraire du pétrole indéfiniment pour produire de l'électricité. Certains ont également compris le potentiel existant à produire localement de l'électricité grâce au solaire et réduire la consommation endogène de pétrole, pour favoriser plutôt l'exportation de ce carburant. L'Afrique du Nord et le Moyen Orient représentent un marché gigantesque, avec une diversité remarquable entre les pays. Bien que les pays ne soient pas homogènes, il existe une similarité dans les besoins. Par exemple, l'une des particularités dans ces régions est la présence importante de poussière, un facteur qui réduit l’efficacité des installations. Pour gérer cette caractéristique, nous proposons des verres autonettoyants. Nous réalisé des projets tant au Koweït, qu'en Arabie Saoudite, au Soudan, au Liban, en Tunisie et en Algérie. À terme, nous souhaitons collaborer avec les partenaires arabes pour assurer un transfert de savoir-faire dans ce domaine. Vu notre taille, nous souhaiterions nous focaliser sur une région pour assurer une coopération plus dense et tracer ensemble le chemin vers un avenir énergétique prometteur.

 

A.A.: Pourquoi choisir le solaire?

J.B.: Plusieurs facteurs incitent les utilisateurs à opter pour le solaire en Suisse, et parmi eux sans doute une volonté de produire sa propre électricité, de manière plus propre, comme le recommandent les principes du développement durable. Une option largement soutenue par des subventions ou des mesures fiscales, qui renforcent la motivation des utilisateurs. Les producteurs industriels quant à eux, y gagnent aussi grâce au tarif de rachat garanti par la Confédération, qui favorise l’investissement sur le long terme. Par ailleurs, le coût de production de l'énergie ne cesse de baisser, c'est l'une des caractéristiques de marché photovoltaïque. Aujourd'hui, le prix ne représente que 10% de celui d'il y a vingt ans. Concernant le facteur climatique, si des différences de rendement existent entre les régions géographiques, il est possible de produire de l’énergie photovoltaïque malgré un taux d’ensoleillement très bas. D'ailleurs, si nous arrivions à stocker l’énergie solaire que la terre reçoit pendant une demi-heure nous pourrions satisfaire les besoins en électricité pour toute l’humanité pendant une année! Mais les freins à l’énergie solaire existent, notamment en raison des grands projets d’investissements dans les énergies fossiles ou le nucléaire: Le basculement vers l’énergie renouvelable implique un changement de modèle. Car au-delà de l’énergie, il y a un choix fait par les humains. Plus concrètement, pour promouvoir l’énergie renouvelable il faut décentraliser la production électrique. Enfin l’énergie renouvelable demande une responsabilisation à la fois chez les producteurs et chez les consommateurs.

 

A.A: L’énergie photovoltaïque est-elle vraiment écologique? On parle d’énergie grise du fait que des substances toxiques entrent dans la fabrication des cellules photovoltaïque?

J.B.: Cela varie selon l’altitude en fait! En Europe, il faudrait compter entre une année et deux ans pour produire l’électricité nécessaire à la fabrication des panneaux solaires. Au niveau de recyclage, 95% des cellules photovoltaïques est constitué de verre agrémenté d'un peu d’argent et d’aluminium. La quantité de substance chimique est donc très minime, sachant qu’une taxe de recyclage est imposée sur chaque panneau.

 

A.A.: Qu'en est-il de la problématique du stockage de l'énergie photovoltaïque?

J.B.: Pour une meilleure utilisation de l’énergie photovoltaïque, un système de stockage efficace est en effet primordial. Actuellement, des possibilités existent grâce à des batteries. Cette technologie est en plein développement, comme l'était la fabrication des cellules photovoltaïques il y a vingt ans, et est fort prometteuse.

 

A.A.: A votre avis, y a-t-il compétition entre l’énergie renouvelable et l’énergie fossile ?

J.B.: Pas vraiment, car elles sont complémentaires! A long terme il n’y aura plus d’énergie fossile, chacun le sait, l’avenir est donc pour l’énergie renouvelable. Quant au prix de l’électricité, il varie d’une région à l'autre, comme le prix du pétrole. Le prix de l’énergie solaire s'avère parfois même compétitif par rapport à celui de l’énergie fossile, notamment grâce au « Feed-in-tarif». Dans les endroits isolés, éloignés des centrales de production électrique traditionnelle, le voltaïque est également plus avantageux. Les projets dits « Fuel saving » constituent un autre exemple intéressant: les génératrices d’électricité qui utilisent le pétrole installent des photovoltaïques pour économiser la consommation de l’énergie fossile. Si le développement des énergies renouvelables en Suisse a été possible grâce au subventionnement public, aujourd'hui je considère que l’énergie photovoltaïque est compétitive sans même cette subvention.

 

A.A.: Est-ce que l’ouverture du marché électrique est une condition pour le développement de l’énergie photovoltaïque?

J.B.: Non. Je rappelle que le peuple suisse s’est opposé à l’ouverture de marché électrique, parce qu'il considère que l’électricité est un bien public essentiel à la population et souhaite donc en conserver le contrôle total. Or, nous savons que libérer le marché électrique engendre un changement de paradigme, qui favorise la production dans un but unique de profit, avec des effets environnementaux considérables. Par ailleurs, la libération du marché ne conduit pas forcément à une baisse des prix: en Suisse par exemple, les prix sont déjà bas.

 

A.A.:Quelle est votre perception de la culture des affaires dans le monde arabe?

J.B.: Je pense qu'il faut prendre plus de temps dans les pays Arabes qu’on Suisse, car le relationnel et les contacts avec les partenaires potentiels exigent un investissement. Mais une fois une relation solide établie, il est alors plus facile de réaliser des projets.

 

by Jane Drake-Brockman and Max Thompson*

The threat of climate change has governments and citizens clamouring for an end to ‘business as usual’ and a shift towards an environmentally sustainable economy. Demographic trends create challenges.

 

Figurant parmi les nations les plus prospères au monde, le rayonnement international de la Suisse tient en grande partie à sa capacité d’innovation technologique, s’affirmant depuis une quinzaine d’années. Les activités High-tech constituent la clef de voûte du développement de l’industrie et bordent l’ensemble des secteurs économiques. Elles touchent aussi bien l’agro-alimentaire que l’industrie pharmaceutique, les biotechnologies et technologies médicales, les microtechnologies, les machines et équipements mais aussi les technologies de l’information et de la communication.

Grâce aux importants investissements consacrés à la recherche et le développement, aux solides liens tissés avec les instituts de recherches et les hautes écoles ainsi que les mesures mises en place en matière de protection des innovations et de brevetabilité, les entreprises réussissent le transfert de la recherche à l’industrie plaçant ainsi la Suisse parmi les pays les plus compétitifs.

Les dépenses en recherche et développement s’élèvent à 2,9% du PIB, un taux supérieur à la moyenne européenne qui est de 1,9%. Par ailleurs, les produits de hautes technologies contribuent colossalement à la croissance des exportations. Sur la période 2002 à 2012, les exportations de produits de hautes technologies passent de 30,5 à plus de 48 milliard de CHF, soit une croissance annuelle de 4,7%. Des organismes tels

 

que la CTI (commission pour la technologie et l’innovation) et le FNS (Fond national suisse) font de la recherche une priorité nationale. Abritant le plus grand campus universitaire, de nombreux centres de recherches et les sièges de plusieurs multinationales, le Canton de Vaud représente le principal pôle d’innovation et de recherche en Suisse, notamment dans les domaines des biotechnologies, des micro et nanotechnologies, des TIC et des technologies de l’énergie et de l’environnement.

De la montre qui sauve des vies aux bijoux intelligents signalant la quantité d’UV reçue     en passant par les systèmes de guidage des tracteurs par GPS, la haute technologie mobilise l’ensemble des secteurs de l’économie et intervient désormais dans tous les domaines de la vie.

 

 

Comptabilisant plus de 350 millions d’habitants et une économie de plus de 2800 milliards de dollars, le monde arabe englobe 22 pays partageant une même langue et des similarités ethniques, religieuses et culturelles. Ils présentent néanmoins de grandes hétérogénéités du point de vue démographique, économique, politique et institutionnel. S’agissant de l’accès et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, et plus spécifiquement de l’évolution de l’usage et de la pénétration de l’internet, on relève de grandes disparités aussi bien à l’intérieur du monde arabe qu’avec les pays développés du reste du monde.

Ce n’est que dans les années 1990 que l’internet à été introduit dans le monde arabe. Globalement, c’est à partir de 1997 que de fortes progressions sont constatées; marquant toutefois le début d’un fossé numérique expliqué notamment par les inégalités de développement préexistantes. Au regard des infrastructures mises en place et de l’importance des entreprises de télécommunication, le marché de l’internet dans le Monde Arabe est largement dominé par les pays du Golfe. Ils affichent d’ailleurs le plus grand nombre d’internautes, les rendant comparables aux pays occidentaux. Pour cause, en 2014, Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, le Qatar et le Koweït enregistrent un taux de pénétration de plus de 92%, suivis, non loin, par Oman et l’Arabie Saoudite avec, respectivement, 80% et 67%. Opérant dans plus de quatorze pays sur les continents africain et asiatique, et avec plus de 364 millions de souscripteurs, les groupes Saudi Telecom Company (STC), Etisalat des Emirats Arabes Unis, Zain Group du Koweït, Qatar Telecom (Qtel) et Bahreïn Telecommunications company (Batelco) figurent parmi le fleuron des vingt entreprises de télécommunication de la région Moyen Orient et Afrique ; rivalisant ainsi avec des concurrents d’envergure internationale tels que Vodafone aux Royaume-Uni ou encore Airtel en Inde. En 2014, Etisalat est élue 12ème plus grand opérateur de téléphonie dans le monde et désignée, en 2012, comme étant l’entreprise la plus puissante aux Emirats Arabes Unis.

Dans la région dite du Machrek, c’est la Jordanie qui détient le record avec un taux de pénétration avoisinant les 90%, suivie par le Liban avec 80.7% ; loin derrière se trouve la Syrie et l’Irak dont les taux n’excèdent pas 26,2% et 9,2%. Indubitablement corrélée avec le niveau de développement, la diffusion des technologies de l'information et de la communication (TIC) laisse, immanquablement, en marge le Yémen, la Mauritanie, Djibouti, les Comores et la Somalie considérés parmi les pays les plus pauvres du monde arabe. Au sein du Maghreb, l’internet a connu une ascension remarquablement supérieure à la moyenne africaine, à travers, notamment, les démarches volontaristes des gouvernements et les initiatives prises en matière de développement technologique. La Tunisie et le Maroc se révèlent les plus dynamiques ; entre 2006 et 2014, le nombre d’internautes est passé de 835 000 à plus de 5 millions en Tunisie et de 3,5 millions à plus de 20 millions au Maroc, représentant des taux de pénétration respectifs de 46,2% et 61.3%, supérieurs à la moyenne mondiale qui est de 42,3%.

En dépit d’une apparente fracture numérique, la montée des réseaux sociaux démontre l’évolution des usages de l’internet. Devenus source d’information et de socialisation, Facebook, Twitter et linkedin, les trois plus grands réseaux sociaux américains conquièrent le monde arabe. Facebook détient plus de 54 millions d’utilisateurs dont prés d’un quart proviennent de l’Égypte. Linkedin et Twitter se frayent également une place non négligeable avec 5 et 4 millions d’usagers ; l’Arabie Saoudite représentant à elle seule prés de la moitié des utilisateurs de Twitter.

Toutefois, à l’exception des pays du Golfe, on constate que l’accès au service internet de haut débit reproduit les divisions de la société quant aux niveaux de richesses et d’éducation. En effet, des millions de personnes n’ont pas encore les moyens de s’offrir ce service et restent en marge de la révolution de l’information définissant le monde moderne.

 

Après une croissance sans précédent du secteur immobilier à Dubaï entre 2002 et 2008, le marché a été durement touché par l’éclatement de la bulle spéculative et la crise financière globale qui s’ensuivit. Les prix des biens immobiliers résidentiels ont amorcé une chute qui n’a été jugulée qu’à la fin 2011. En 2014, 109 milliards de dirhams émiratis (30 milliards de dollars) ont été investis dans le secteur immobilier par un peu plus de 41 000 investisseurs - les 2/3 de ces investissements étant le fait d’étrangers (Indiens, Pakistanais et Britanniques principalement). Pour autant, et contrairement à une idée largement reçue, une villa classique à Dubaï est jusqu’à 7 fois moins chère qu’à Londres, et même 22 fois moins qu’à Monaco.

 

Depuis 2011, avec le renouveau de l’attractivité de Dubaï, on assiste toutefois à une revalorisation des biens immobiliers : le résidentiel a vu ses prix augmenter de pratiquement 35% en 2013, le rythme annuel de croissance fléchissant légèrement au premier trimestre 2014 à 27,7%. Selon la Banque Centrale, une part importante de cette hausse est le fait d’acheteurs non résidents. Certains projets immobiliers annulés depuis la crise de 2008 sont revenus sur le marché, tandis que les perspectives de fréquentation touristique alimentent de nouveaux projets. La ville de Dubaï s’est notamment vue attribuer l’organisation de l’Exposition Universelle de 2020, ce qui a permis l’éclosion et le relancement de projets immobiliers importants : Mohammed Bin Rashid City, Bluewaters Island, Dubaï Water Canal, Dubaï Adventure Studios, MughalGardens, pour ne citer qu’eux…

 

Le risque d’éclatementd’une nouvelle bulle est donc bien réel, d’autant plus que les mesures prudentielles adoptées par la Banque Centrale (comme le doublement, de 2% à 4% ,de la taxe sur les frais d’enregistrement et le plafond d’endettement imposé aux achats immobiliers) n’ont qu’un effet limité sur la spéculation. En effet, des pratiques de revente spéculative à très court terme de biens acquis sur plan (« flipping ») ont fait leur réapparition, tandis qu’une part croissante des transactions immobilières se fait en liquide.

 

Néanmoins, un rapport du Fonds Monétaire International (FMI) datant de juin 2014 avance que Dubaï montre aujourd'hui davantage de signes de résistance et de capacité de résilience aux chocs économiques par rapport à sa situation d’avant 2008. En témoigne la part moindre du secteur de la construction dans l’économie de l’émirat : il représente environ 8% en 2013, contre 14% 5 ans auparavant, la croissance reposant aujourd'hui sur une plus grande diversification économique. Par ailleurs, le système bancaire apparaît désormais plus sain et plus liquide, et des progrès ont été accomplis dans la restructuration de la dette privée (rallongement des délais de paiement). Les autorités de Dubaï vont également présenter, courant 2015, de nouvelles réglementations qui auront pour effet de contenir une éventuelle flambée des prix, à commencer par un Code de l’investisseur immobilier qui délimite et garantit les droits et devoirs des acheteurs et des vendeurs. La définition d’un index des prix immobiliers, qui permettra de contrôler l’évolution des prix des actifs immobiliers résidentiels, est en cours d’étude. Cela dit, Investir dans l’immobilier à Dubaï n’est pas seulement un placement financièrement gratifiant mais aussi et surtout, c’est un placement sur et sécurisé.

 

Investment compass

Le recours à une agence de cours à une agence de courtiers en immobilier est un passage quais obligé pour mener à bien votre projet d’investissement immobilier à Dubaï. Elle vous renseignera sur les quartiers et les biens les plus intéressants en fonction de vos contraintes budgétaires et vos projets ; elle vous informera en plus des dernières évolutions règlementaires. Pour éviter les mauvaise surprises, veiller à consulter plusieurs agences et n’hésitez surtout pas à réclamer leur agrément auprès de la Real Estate Regulatory Agency (RERA), rattachée au Dubaï Land Department.

Plus de détails sur le site du Land Department du Gouvernement de Dubaï

 

Par: Amel Ben Zakour

La baisse récente du prix du pétrole, qui a reculé de plus de 55% depuis septembre 2014, pourrait constituer une aubaine temporaire pour les pays importateurs avec le risque de léser les pays exportateurs. Ces derniers, se situant dans les régions du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, du Pakistan, de l’Afghanistan (MOANAP), du Caucase et de l’Asie Centrale (CAC) , doivent affronter de nouvelles réalités économiques. En effet, avec un prix d’équilibre du baril de pétrole brut qui se stabilisera entre 50 et 70 dollars en 2015[1], leurs recettes d’exportation de pétrole devraient diminuer considérablement. Selon une estimation du FMI, les recettes des pays du conseil de coopération du golf devraient baisser d’environ 300 milliards de dollars[2].

Source : prixdubaril.com

Ce qui tire les prix du pétrole vers le bas est la confrontation de l’offre et la demande. Le ralentissement considérable de certaines économies, comme l’économie chinoise, a affaiblit la demande. En chine, la croissance de l’industrie est inférieure à 7% par an[3] et plusieurs secteurs industriels stagnent ce qui entraine une diminution de la consommation de pétrole. En ce qui concerne l’offre, elle a été abondante et a dépassé la demande. Cet écart excédentaire est dû essentiellement à l’exploitation du gaz de schiste aux Etats Unis et au refus de l’OPEP de limiter sa production de l’or noir. Selon Patrick Artus, chef économiste et membre du comité exécutif de Natixis, l'écart entre capacité de production mondiale et demande mondiale de pétrole est considérable, il s’élève à 6 millions de barils par jour[4].

Par ailleurs, la politique monétaire actuelle de la FED impacte négativement le prix du baril via l’appréciation du dollar et le mouvement haussier des taux de d’intérêt réels.

Les pays exportateurs accuseront moins de recettes et leurs excédents budgétaires et soldes extérieurs risquent de diminuer. Selon un rapport de la Banque Mondiale, certains pays producteurs de pétrole sont plus vulnérables que d’autres tels que la Lybie et le Yémen. L’Iran et l’Irak enregistreraient une baisse de leur balance commerciale de plus de 10% du PIB en 2015[5].

Les pays exportateurs de pétrole disposant de larges réserves ont une situation économique moins critique, tels que les pays exportateurs faisant partie du Conseil de coopération du Golf. L’Arabie Saoudite est parmi les pays les plus à même à faire face à cette chute du prix des pétroles vu l’importance de ses réserves.

Le FMI recommande aux pays exportateurs « d’ajuster progressivement leurs dépenses, réformer leurs subventions énergétiques et diversifier leur économie en dehors du pétrole »[6].

Pour les pays exportateurs qui vont trouver des difficultés à faire face à leurs dépenses publiques, Lili Mottaghi, économiste de la Banque mondiale pour la région MENA, recommande « d’effectuer des ponctions sur leurs réserves, de contracter des dettes, et/ou de réduire les dépenses au titre des subventions aux carburants et des traitements dans le secteur public » [7].

 

[1] Source : IFP EN, Mars 2015 (http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-)

[2] FMI, Janvier 2015.

[3] Alternatives Economiques, Novembre 2014.

[4] Op.cit.

[5] Banque Mondiale, Janvier 2015.

[6] Bulletin du FMI, Janvier 2015.

[7] Banque Mondiale, Janvier 2015.

 

 

 

14 millions : tel est le nombre de touristes accueillis par Dubaï et Abu Dhabi en 2013, soit une augmentation de plus de 250% en dix ans... et seulement un tiers des visiteurs prévus à l’horizon 2024 ! La santé florissante du tourisme émirati est le résultat d’une volonté politique, relayée et concrétisée par les investisseurs privés et publics.

Stratégiquement situés au carrefour des continents asiatique, africain et européen, à moins de 4 heures d’avion pour un tiers de la population mondiale, les EAU sont LA destination touristique montante, aux perspectives les plus prometteuses. Si Dubaï et Abu Dhabi ont conquis leurs millions de visiteurs grâce à une infrastructure hôtelière étoffée et haut de gamme, une architecture avant-gardiste – Burj Khalifa est à ce jour la plus haute tour jamais construite (828 m) – et d’innombrables attractions ludiques et commerciales, les autres émirats proposent, à l’inverse, une expérience plus authentique, ancrée dans les trésors culturels, historiques et naturels de la région : Sharjah a ainsi été désignée Capitale de la culture islamique en 2014, tandis que Ras Al Khaymah est la destination tendance des « locaux », avec ses 64 kms de plages de sable blanc baignées d’eaux turquoises. Le tourisme d’affaires n’est quant à lui pas en reste : les EAU sont devenus un « spot » mondialement réputé pour les MICE – Meetings, Incentives, Conventions and Exhibitions.

 

La diversité et l’exhaustivité de l’offre touristique émiratie explique les résultats exceptionnels et l’impact grandissant du secteur dans une économie qui repose toujours sur la rente issue des hydrocarbures. Selon les données 2013 du World Travel&Tourism Council, le tourisme a contribué à un peu plus de 14% du Produit Intérieur Brut (PIB) des EAU, ce qui en fait, juste derrière les services financiers, un acteur économique plus influent que l’éducation et les industries automobile ou chimique. En termes d’emploi, le secteur a été à l’origine de la création de plus d’un poste sur dix aux EAU : près de 395 000 emplois sont directement ou indirectement générés par le secteur, soit 22 fois plus que celui des hydrocarbures.

 

La croissance fulgurante du tourisme et de l’hôtellerie aux EAU et ses perspectives de développement placent dès à présent Dubaï en embuscade pour ravir prochainement à Londres sa place de ville accueillant le plus de touristes au monde (16 millions annuellement). Les autorités tablent en effet sur une croissance moyenne de +5% par an sur les dix prochaines années ; à titre de comparaison, le PIB global des Emirats augmentera de 2,6% par an durant cette période.

 

Ces chiffres résultent d’un programme de développement ambitieux, « Tourism Vision 2020 ». Approuvé en mai 2013 par S.E. Sheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, actuel Gouverneur de Dubaï, Vice-Président et Premier Ministre des EAU, et mis en œuvre par le DubaiDepartment of Tourism and Commerce Marketing, ce programme a pour objectif d’accélérer la transition de Dubaï d’un hub régional à une destination mondialement réputée pour son offre événementielle et de loisirs. Pour parvenir au doublement du nombre de touristes et au triplement de la contribution du secteur dans l’économie en 2020, les investisseurs publics et privés sont engagés conjointement à développer l’infrastructure requise : Al Maktoum International est appelé à devenir le plus grand aéroport au monde (160 millions de passagers à terme), 29 000 chambres d’hôtel seront créées d’ici 2016 afin de compléter les 113 000 déjà existantes et 45 000 supplémentaires seront aussià fournir pour 2020 afin d’accueillir les 25 millions de visiteurs attendus (dont 70% d’étrangers) de l’Exposition Universelle– une première dans la région Moyen-Orient / Afrique du Nord. En soutien à l’effort d’investissement colossalqui s’élève, selon les estimations officielles, à 7 milliards de dollars, une taxe spécifique – le « Tourismfee », d’un montant variant de 7 à 20 dirhams émiratis – est exigible depuis mars 2014 à tout client d’hôtel, d’appart-hôtel, guesthouse et résidences de villégiature aux EAU.

Bien plus que fortement recommandée, la destination « E.A.U » est désormais un passage obligé dans les circuits du tourisme mondial

Par: Mohamed-Monther Belgeith

La 12ème édition du rapport « Doing business 2015 » a été publiée à l’occasion dernier Forum Economique Mondial à Davos sous le titre « Au-delà de l’efficience ». Ce rapport, tel qu’il est indiqué dans son avant-propos, « essaye de déceler et de mesurer les principales caractéristiques d’une économie, à savoir, la facilité de faire des affaires, du commerce et des échanges. Ce qui permet aux gouvernements, aux dirigeants des entreprises et aux chercheurs de disposer des données et des analyses évaluables permettant de promouvoir un cadre réglementaire favorisant le développement, la création d’emploi et la croissance »1.

L’édition de 2015 a permis de constater une amélioration du cadre réglementaire des affaires dans 123 pays sur les 189 pays concernés par l’étude. Il a répertorié 230 réformes impactant l’environnement des affaires dont 145 ciblant la réduction la complexité et le coût affectant cet environnement et 85 visant le renforcement des institutions juridiques.

Si le rapport de 2015 s’est attelé à mesurer les performances des différentes économies dans 11 domaines2, il n’en demeure pas moins que le domaine se rapportant à « la régulation du marché du travail » n’a pas été intégré dans le classement de cette année. Le rapport comporte, par contre et pour la première fois des données recueillies dans 2 villes dans 11 pays dont le nombre d’habitants excède 100 millions. Cela a permis de montrer que les différences entre les villes sont plus fréquentes sur le plan des indicateurs mesurant les étapes, les délais et les coûts pour effectuer une transaction, dans la mesure où les agences locales jouent un rôle plus important.

Le classement établi en 2015 révèle que c’est Singapour qui occupe toujours la tête du classement avec un score (DDF)3 de 88.27 suivie par la Nouvelle Zélande, Hong Kong, le Danemark et la Corée du Sud.

La Suisse, quant à elle, arrive en 20ème position réalisant une avancée de 2 places par rapport au classement de 2014. Cette amélioration dans le classement a été constatée dans 4 domaines dont notamment celui de « La protection des investisseurs minoritaires » où elle est passée de la 123ème à la 78ème position grâce aux mesures prises pour le renforcement de la protection des investisseurs minoritaires en améliorant le niveau de la transparence exigée de la part des sociétés cotées en bourse. Sur le plan de « la création d’entreprise », elle a gagné 8 places passant de la 77ème à la 69ème position en raison de l’introduction de procédures en lignes. La Suisse s’est distinguée, en outre, par les facilités introduites dans le domaine de « règlement de l’insolvabilité » par l’instauration d’un moratoire durant la période de préparation d’un accord de réorganisation par le débiteur, permettant une meilleure participation des créanciers dans la procédure de réorganisation et la clarification des procédures d’annulation des transactions. Cela lui a permis de gagner 2 places dans le classement dans ce domaine.

Cependant, et même si elle a réalisé son meilleur score dans le domaine du « raccordement à l’électricité » où elle s’est placée à la 5ème position, il y a lieu de remarquer qu’elle a y a perdu sa 4ème place qu’elle occupait en 2014.

Pour ce qui est des pays arabes4, c’est l’économie des Emirats Arabes Unis qui a réalisé la meilleure performance en se plaçant à la 22ème place du classement mondial avec un score de 76.81 points soit une avancée de 3 positions dans le classement et une amélioration du score de 1.73 points par rapport à 2014.

Le Royaume d’Arabie Saoudite arrive loin derrière dans le classement mondial (49ème place) suivi du Qatar (50ème), du Bahreïn (53ème) et de la Tunisie (60ème).

Si quelques pays de la région arabe ont légèrement amélioré leurs performances dans les domaines couverts par le rapport, force est de constater que le rythme des améliorations reste en deçà du rythme requis pour donner plus de tonus et d’attractivité à leur économie. En effet, et même si 14 pays arabes ont amélioré leur score entre 2014 et 2015, seuls deux pays ont réussi à améliorer leur classement, à savoir : les Emirats Arabes Unis (passant de la 25ème place en 2014 à la 22ème en 2015) et l’Egypte (de la 113ème à la 112ème position). Deux pays ont maintenu leur position dans le classement, il s’agit du Bahreïn 53ème, et de la Libye, qui occupe, toujours l’avant dernière position. La Tunisie, le Yémen, l’Iraq, la Syrie et la Mauritanie ont vu leur score et leur classement régresser simultanément. Il est clair que la situation sécuritaire et l’instabilité politique qui y sévissent les ont empêchés d’apporter les réformes nécessaires pour améliorer l’environnement des affaires de leur économie.

Cette situation défavorable de la majorité des économies arabes apparaît clairement, par ailleurs, à travers la comparaison entre les performances des différentes régions géographiques présentées par l’étude qui révèle que la région «Moyen-Orient et Afrique du Nord » a enregistré l’amélioration moyenne la plus faible du score (DDF) soit 0.31 points alors que la région d’Europe et d’Asie Centrale a réalisé la moyenne d’amélioration la plus élevée avec 1.56 points.

Sur le plan des réformes les plus marquantes, l’économie des Emirats Arabes Unis, qui est citée parmi les dix économies qui ont enregistré des améliorations dans 3 domaines ou plus, s’est distinguée dans 3 domaines particuliers à savoir :

  • « Le transfert de propriété » grâce à l’introduction de nouveaux centres de services et d’un contrat standard de transfert de propriété ;
  • « l’obtention des prêts » par la promotion de l’information sur les crédits par le bureau des crédits ;
  • « la protection des investisseurs minoritaires » par l’introduction d’exigences supplémentaires d’approbation pour les transactions entre les parties liées et de plus grandes exigences en matière de divulgation de telles opérations à la bourse.

Aussi, faut il relever que les EAU arrivent en pôle position en matière de « paiement de taxes » avec un score de 99.4 et en 4ème position dans 3 domaines à savoir, « l’octroi de permis de construire », « le raccordement à l’électricité » et le « transfert de propriété ». Cependant, en matière « d’exécution de contrats », le classement des EAU n’est pas conforme à son rang puisqu’elle n’occupe que la 121ème place. Des améliorations notables devraient être envisagées sur ce plan ainsi qu’en matière de « règlement de l’insolvabilité ».

 

La Suisse et les Pays Arabes dans le rapport -Doing Business 2015 Population P.I.B/Tete (US $) DOING BUSINESS DDF 2015 DOING BUSINESS DDF 2014 DOING BUSINESS Classement 2015 DOING BUSINESS Classement 2014
Suisse 8100000 86600 77,78 76,26 20 22
Emirats Arabes Unis 9300000 38620 76,81 75,08 22 25
Arabie Saoudite 28800000 26200 69,99 70,02 49 44
Qatar 2200000 85550 69,96 69,87 50 45
Bahrain 1300000 27435 69 68,01 53 53
Tunisie 10900000 4360 67,35 67,45 60 56
Oman 3600000 25289 66,39 66,37 66 60
Maroc 33000000 3030 65,06 64,43 71 68
Kuweit 3400000 47639 63,11 63,05 86 79
Liban 4500000 9870 60,61 60,6 104 102
Egypte 82100000 3160 59,54 59,17 112 113
Jordanie 6500000 4950 58,4 58,29 117 116
Yemen 24400000 1330 54,84 54,89 137 135
Palestine 4200000 1665 53,62 53 143 139
Algrie 39200000 5290 50,69 50,42 154 147
Djibouti 900000 1595 50,48 49,35 155 154
Iraq 33400000 6710 50,36 50,79 156 146
Iles commores 700000 880 49,56 49,02 159 156
Soudan 38000000 1130 49,55 49,48 160 153
Syrie 22800000 2803 46,51 46,91 175 165
Mauritanie 3900000 1060 44,21 44,69 176 173
Libye 6200000 11046 33,35 33,36 188 188

 

Misant sur l’immobilier, la finance et le tourisme, l’émirat de Dubaï fonde son ascension économique en moins de dix ans. Il est, dés lors, considéré comme un acteur majeur de la place économique mondial, le rendant fortement dépendant de la conjoncture internationale. C’est ainsi que la crise des subprimes et l’effondrement de Lehmann Brothers en 2007 ne tardent pas à plonger l’émirat dans une crise financière sans précédant atteignant son point culminant en 2009. Les emprunts massifs contractés par les plus importantes entités de l’Etat tels Dubaï World et Nakheel pour financer des mégas projets commerciaux et résidentiels ont concourut à l’éclatement de la bulle immobilière ; faisant trembler plusieurs marchés internationaux et menacé de faillite l’émirat entier. Laissé pour agonisant, qu’en est-il advenu, aujourd’hui, pour cet oasis du Moyen-Orient, souvent affilié à la « Suisse » du Monde Arabe ?

A l’image d’un dirigeant d’entreprise exposé au risque imminent de banqueroute, l’Emir Mohammed Ben Rashid fait preuve de volontarisme politique, qui conduira à la reprise de la croissance rappelant même les années de boom économique. Déblocage de crédit en provenance de son voisin Abu-Dhabi pour couvrir une partie des dettes, négociation de rééchelonnement de ses dettes auprès de ses créanciers et appui sur d’autres leviers économiques tels que le tourisme et le commerce sont autant de facteurs conjurant la crise.

Mais apprendre de ses erreurs semble figurer parmi les devises de l’émirat, puisque la diversification de l’économie constitue aussitôt l’objectif de la région. Consciente des prévisions de raréfaction des réserves pétrolières et des incontournables défis auxquels elle doit faire face pour s’aligner sur le marché économique mondial, cette dernière poursuit sa politique de grands projets en faveur des nouvelles technologies, et relance, de plus belle, le tourisme et le commerce. Elle accompagne cette reprise par le développement d’infrastructures de communications, d’accueil, de transport et de loisirs. Dubaï s’érige en plateforme imparable du commerce internationales. Maintenant dans sa politique son extrême volonté d’attirer les capitaux étrangers, elle se consacre davantage à l’édification de zones franches ; à l’instar de la célèbre Dubaï Internet City spécialisée dans les TIC, d’autres zones franches voient le jour, notamment dans le secteur de la médecine et de la recherche biologique. Dubaï prend également part dans le domaine de l’humanitaire avec l’instauration de la cité humanitaire internationale. De quoi redorer son blason et contribuer à l’élargissement de son assise internationale.

Par ailleurs, plusieurs projets sont annoncés depuis 2012, comme la cité Mohammed Ben Rashid ambitionnant de dépasser en superficie le célèbre Hyde Park de Londres, des centaines d’hôtels ainsi que des parcs à thème. Plus visionnaire que jamais, la cité-état projette de préparer le temps de l’après pétrole en se concentrant sur les dérivés pétroliers et la sidérurgie. Aspirant à braver tous les gages de la mondialisation, Dubaï s’engage à devenir le leader des destinations touristiques et poursuivre la croissance des aéroports et du commerce de détail pour détenir la première place du rang mondial. Des ambitions qu’elle s’apprête à concrétiser puisqu’en 2012, elle est considérée comme l’économie la plus compétitive du Moyen-Orient.

Des projets et des perspectives d’avenir qui indiquent indubitablement une bonne santé économique, une stabilité politique et une liberté sociale, rarement atteinte dans les autres pays islamique. Sa sélection comme ville organisatrice de l’exposition universelle de 2020 face au Brésil, à la Turquie et à la Russie témoigne de l’unanime reconnaissance internationale. Additionné aux facilités octroyées aux investisseurs étrangers telles que les zones franches organisées par secteurs ou encore la possibilité de faire des affaires sans s’allier aux partenaires locaux lui vaut un environnement d’affaire des plus attrayant sur la scène mondiale.

Par : Alexandrina Iremciuc

Selon le Crescent Rating [1], une organisation musulmane qui promeut les voyages halal, le tourisme islamique représente un chiffre d’affaires de 113 milliards de francs suisses en 2011 et pourrait même atteindre près de 200 milliards d’ici 2020. La Suisse, pour laquelle le tourisme est la troisième industrie nationale, œuvre depuis des années déjà pour attirer le « tourisme voilé » et depuis un peu plus d’une décennie elle y arrive, et notamment à Genève qui fait figure de pionnière.

Tout a commencé dans les années 2000 avec le séjour du roi Fahd d’Arabie dans une vaste propriété qu’il possède en campagne genevoise. Ensuite, ont suivi les princes et l’entourage de l’émir du Qatar. Puis, pendant la guerre du Liban, les hommes d’affaires du Golfe et leurs familles ont préféré les rives tranquilles du Léman. Depuis, un séjour après le Ramadan est devenu un must pour la bourgeoisie moyenne-orientale , comme l’illustre les 80% d’augmentation de nuitées à Genève. C’est dire que le « tourisme voilé » est désormais la poule aux œufs d’or de l’hôtellerie suisse.

En été, devant les palaces de la ville situés au bord du lac Léman, il est fréquent de voir des touristes arabes admirant la vue et profitant de la fraicheur du lac, pendant que leurs enfants commandent des glaces aux divers parfums. Les prestations de service de certains palaces sont adaptées à la clientèle moyenne-orientale qui mettent à disposition tapis de prière avec boussole intégrée et un Coran, tout comme une grande diversité de jus de fruits dépourvus d’alcool. Certains hôtels de luxe vont encore plus loin, mettant à disposition de leur clientèle fortunée une cuisine halal, la possibilité d’avoir un personnel exclusivement féminin dans les spas et pour le service de chambre, ou encore en vendant dans leurs boutiques des burkini (burka-maillot de bains).

Deux événements, en particulier attirent le tourisme arabe à Genève : le Salon international de l’automobile et les Fêtes de Genève.

La clientèle moyen-orientale apprécie particulièrement à Genève le climat : pouvoir se balader au bord du lac à pieds plutôt qu’en voiture climatisée n’a pas de prix, tout comme le shopping dans les boutiques de luxe. Les magasins genevois proposent des heures d’ouverture exceptionnelles et privées, pour attirer cette riche clientèle et les restaurants se donnent à cœur joie pour leur proposer des plats aux saveurs préférées de ces clients privilégiés, soient-ils halal ou juste des adaptations des concepts de restauration de monde. Quant aux fleuristes, ils épuisent volontiers leurs stocks pour embellir les chambres d’hôtels de luxe et les tables de ces invités d’honneur.

La clientèle moyenne-orientale est également très sensible aux plaisirs offerts aux enfants et aux attractions proposées dans le cadre des Fêtes de Genève, ce qui ont fait de précieux adeptes pour les organisateurs, au point qu’une année la date de celles-ci a même été reportée en raison du Ramadan afin de pouvoir compter sur leur présence.

Chaque année, Genève se plie en quatre pour plaire à ces touristes de marque qui, pendant les quelques jours du Salon de l’auto et des Fêtes de Genève, transforment l’atmosphère de la ville. Ils le valent bien, dit-on, ce sont aussi eux qui enrichissent le prestige de la Genève Internationale.

Mais Genève n’a aujourd’hui plus le monopole du « tourisme moyen oriental ». Interlaken, dans les Alpes bernoises, a aussi misé sur ce nouveau tourisme. L’hôtel Métropole y reçoit régulièrement des touristes arabes à raison de 40'000 nuitées par année en moyenne [2]. L’hôtel offre des prestations à la hauteur de la richesse de ses clients, comme l’illustre, par exemple, la croisière en bateau sur le lac de Brienz suivie d’un barbecue halal qui leur est proposée.

Avec des atouts pareils, la Suisse ne craint guère la concurrence du tourisme certifié « 100% halal », - qui se développe actuellement un peu partout dans le monde à l’instar de la Turquie ou du Liban. Le tourisme arabe y a encore de beaux jours devant lui.

[1]http://www.crescentrating.com

[2]http://www.24heures.ch/vivre/societe/hotels-suisses-seduisent-musulmans/story/16987688?dossier_id=1860#clicked0.6901863676030189

 

About Us

Enjoy the power of entrepreneurs' platform offering comprehensive economic information on the Arab world and Switzerland, with databases on various economic issues, mainly Swiss-Arab trade statistics, a platform linking international entrepreneurs and decision makers. Become member and be part of international entrepreneurs' network, where business and pleasure meet.

 

 

Contact Us

Please contact us : 

Cogestra Laser SA

144, route du Mandement 

1242 Satigny - Geneva

Switzerland

We use cookies on our website. Some of them are essential for the operation of the site, while others help us to improve this site and the user experience (tracking cookies). You can decide for yourself whether you want to allow cookies or not. Please note that if you reject them, you may not be able to use all the functionalities of the site.